sábado, 22 de enero de 2011

Renaissance.- L’enrichissement lexical

L’enrichissement lexical

Au XVIème siècle, la perfection d’une langue se mesure à l’entendue de son vocabulaire, au nombre de ses synonymes. L’innovation touche tous les domaines des techniques et de la pensée.

Mots anciens et dialectaux

La volonté d’enrichissement du français passe par une valorisation du passé médiéval de la langue que l’on recherche (Claude Fauchet commente les  Serments de Strasbourg), par un souci du néologisme, par une considération des dialectes. L’étude  du grec instaurée au XVème siècle conduit à privilégier ces dialectes ; l’état du français est comparé à la langue grecque dont Tory met en avant la diversité en soulignant l’existence de « la langue attique, la dorique, la aeolique, la ionique et la commune » et certains grammairiens notent que des prononciations dialectales, comme celles du picard, peuvent être plus proches du latin. 


 
La Pléiade est un groupe de sept poètes français du XVIème siècle rassemblés autour de Pierre de Ronsard et Joachim du Bellay. Ce groupe en ses débuts, préconise l’utilisation de mots qui sentent leur terroir, tout comme elle remet en usage certains mots médiévaux. Ronsard, un de les intégrantes, dans ses Odes de 1550 se fait gloire d’avoir utilisé des termes de son vendômois, tels charlit, nuaus, ullent, mais supprime dans des corrections ultérieures un certain nombre de mots dialectaux. Ainsi sans les Odes de 1550, embler, finer, mechance, tretous que Ronsard élimine toutefois ensuite. Selon Pasquier, c’est entre les divers dialectes que serait éparse la pureté de la langue française. Rabelais a particulièrement développé l’emploi des termes  dialectaux dans son œuvre; en voici quelques exemples poitevins: acimenter, aigué, appigret, becgueter, billevezée, biscarié, biscoter, coireaux, feriau, foupi,guimaux, nau, osanniere, veze.

Voies de la néologie

Les créations de mots obéissent à des normes précises de dérivation et de suffixation. La dérivation impropre est prônée par la Pléiade, qui’il sàgisse de l’emploi de l’infinitif ou de l’adjetif substantivés (le chanter, l’obcur) ou de l’adjectif pour l’adverbe (il va frequent).
Joachim du Bellay (1522-1560)

La dérivation doit se faire aussi bien sur des mots anciens (verve, verver, vervement) que sur des mots courants (eau, éver, evement). Les adjectifs sont le lieu de prédilection de la création. 

* La Pléiade multiplie les adjectifs en –al (nopçal, viergeal), -an (cucasean), -é (nectaré, elangouré), -ier (nopcier), -in (adamantin, aimantin), -u (nazu). –aux (angoisseux, ronsardelette, diminutif condamné ensuite par Malherbe). 
* De nombreux mots sont formés par préfixation (supernature, contre-cœur). 
* Le redoublement de la syllabe initiale (babattre), très utilisé par Du Bartas qui crée boubouillonner, tourne-tourner, n’a guère de succès.
* Les adverbes en –ment  connaissent une grande faveur : l’on en a recensé quelque 2000 alors en usage dont 900 ont été ultérieurement consevés.

Etienne Pasquier; Les Recherches
Une des originalités du XVIème siècle concerne la composition. Tandis que précédemment, le français ne composait ses mots qu’avec des éléments savants latins, il commence à forger des mots composites avec l’utilisation d’éléments hybrides grecs ou latins qui n’ont pas d’existence autonome (altiloque, monoloque). 
La Pléiade met à la mode pour les adjectifs de nouveaux modes de composition : juxtaposition d’adjectifs (doux-utile), adjectif pris adverbialement et verbe (doux-souf-flant) ou des modes de composition réservés au substantif, comme l’utilisation du thème verbal suivi du complément (ayme-musique). 
« Les plaisanteurs, innovateurs et forgeurs de mots nouveaux » que fustige Tory utilisent aussi de compositions à éléments hybrides tirés des langues vernaculaires : emburlicoquer, triquedondaine. Rabelais poussera à l’absurde le procédé avec des mots comme esperruquancluzelubelouzerilelu.

Latinismes et hellénismes


La relatinisation du vocabulaire adopte des formes variées comme la substitution d’une forme latine à la forme française. Ex : interrompe pour interrompre
Ch. II Dèfense de la langue française
Le retour au sens étymologique. Ex : l’emploi de chez Du Balley de sourcil au sens de « gravité » et d‘ «arrogance »
Le retour au genre étymologique. Ex : utilisation au masculin de estude  ou d’office.
Dans la satire rabelaisienne de l’écolier limousin qui écorche le latin, dix-huit des latinismes appartiennent à la langue moderne et cinq sont là attestés pour la première fois dans la langue française : célèbre, génie, horaire, indigène, patriotique.
Estienne Pasquier remarque comme, dans l’état de bilinguisme qui caractérise les lettrés d’alors, c’est une solution de facilité de recourir à l’emprunt  aux langues anciennes :
« la plus part de nous, nourris dés nostre jeunesse au grec et latin, ayans quelque asseurance de nostre suffisance, si nous ne trouvons mot apoinct, faisons d’une parole bonne, Latine, une tres mauvaise en François »

De nombreux doublets apparaissent alors : clavicule, de clavicula ; strict, de strictum.
Les hellénismes sont moins représentés, mais, pour la première foir, ils sont empruntés directement à cette langue et non par l’intermédiaire du latin comme au siècle précédent ; ils sont particulièrement en vigueur dans les vocabulaires techniques de la médecine, de la rhétorique et de la politique.

Emprunts aux langues vulgaires




Le français a emprunté environ 2000 mots à l’italien au XVIème siècle, tout particulièrement des termes qui relèvent de la vie artistique, sociale et économique, ou de la guerre et de la navigation.
Ex : arcade, balcon, corniche, cadence, concert, carrosse, frégate, négociant.
La moitié des mots italiens du français datent du XVIème siècle et la période la plus productive fut celle des années 1530- 1550.
C’est, des langues vulgaires, la principale source d’emprunts, l’espagnol.
Ex : bandoulière, bastonnade, bizarre, escamoter, fanfaron, mascarade.

Un certain nombre de termes exotiques proviennent des langes du Nouveau Monde, souvent par le truchement de l’espagnol ou du portugais.

Le lexique au XVIème siècle s’enrichit par le recours à des mots dialectaux, à des termes médiévaux, par de nombreux néologismes obtenus grâce à des moyens traditionnels de dérivation et de suffixation, mais aussi grâce à de nouveaux modes de composition. Ex : éléments hybrides grecs et latins.
L’importance des latinismes et des italianismes est remarquable.

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