sábado, 22 de enero de 2011

La Renaissance.- Grammaire

Imagination poétique, Barthélemy Aneau

Grammaire

Le développement du français, son illustration, ce souci de « donner lustre et clarté à la langue » (selon la glose de Barthélemy Aneau) vont de pair avec les efforts de codifications ou de mises en règles qui touchent l’ensemble des domaines de la parole.

Dolet, dans son projet de l’Orateur Francoys, évoque les traités suivants :
« La grammaire. L’orthographe. Les accents. La punctuation. La pronunciation. L’origine d’aulcunes dictions. La manière de bien traduire d’une langue en aultre. L’art oratoire. L’art poëtique »
La grammaire française, la lexicologie française se développent à cette époque, tout d’abord dans des visées comparatistes.
Les premiers exemples de grammaires françaises apparaissent comme des expérimentations qui s’émanciperont du cadre des grammaires du latin alors largement diffusées.
Les premiers dictionnaires du français sont bilingues, avec définitions en latin ; il existe aussi de nombreux dictionnaires plurilingues.




Particularités linguistiques 

Sons et graphies

La prononciation au XVIème siècle fait l’objet de traités de prononciation, rédigés en latin pour les étrangers, de considérations dans un certain nombre de grammaires et de systèmes d’écritures phonétiques, témoignages toutefois souvent contradictoires en raison de la multiplicité des usages, des particularités régionales fortement marquées, des différences entre langue populaire et langue savante, entre langue orale et langue écrite.
  
   Prononciation

Le système phonologique connaît toujours l’existence du [λ] et le [r] est toujours roulé.
Le h aspiré, articulé Dans les mots d’origine francique, tend à s’amuïr, ce qui est une « faute enorme » pour Dolet, commune chez les Auvergnats, les Provençaux, les Gascons et des provinces de langue d’Oc. Le sigmatisme (passage à [z]) affecte le [r] intervocalique dans la prononciation populaire.
Grammaire de Port-Royal,Claude Lancelot
La réduction des diphtongues et des triphtongues est un fait accompli, à l’exception de prononciations régionales, comme la lyonnaise [ao] pour  [au].
Eau, passé par une prononciation [eo], se réduit dans la prononciation parisienne à [jo].
Le diphtongue oi, prononcée [we]. Se simplifie en [ε] pour les imparfaits, les conditionnels, les noms de peuples et quelques mots comme roide u foible.
Le [ә] tend à disparaître. A l’intérieur du mot après voyelle, il n’est plus prononcé, ainsi vraiement  se réduit à vraiment, oublierez à oublirez.
En finale, le [ә] n’est plus prononcé derrière consonne ; il disparaîtra au début du XVIIème siècle.
Pour les consonnes, les principaux problèmes tiennent à la restitution de la prononciation dans les groupes consonantiques déjà signalée et aux conditions de prononciation des consonnes finales. Celles-ci sont effacées dans la prononciation populaire au XVIème siècle ; ainsi R. Estienne note-t-il que l’on prononce papie, plaisi ,resveu. 


Mais, dans la prononciation plus soutenue, elles subsistent en liaison devant voyelle et à la pause. Selon les grammairiens, le –r final doit toujours être prononcé, mais, dans l’usage courant, il ne l’est ni dans les infinitifs en –er, ni dans ceux en –ir, ni dans les mots en –oir ou –eur, ce qui explique la forme par oui-dire (pour par oiur-dire) et la création des féminins en –euse (chasseuse, menteuse) correspondant aux masculins en –eur et qui viennent se substituer à chasseresse (conservé dans la langue poétique), menteresse(la finale en –eresse se maintenant en français moderne pour des termes comme pécheresse, vengeresse, ou des termes en emploi juridique : demanderesse).
Pour les mots en i suivi de [l], certains, comme les courtisans, ne prononcent pas la consonne finale, d’où les prononciations en  [i] de fusil, gentil, sourcil, la prononciation vient-i(l) et le tour celui qu’il dit qui vient (où qui correspond à qu’il). 

Robert Estienne, dictionnaire francoyslatin
La prononciation des consonnes à la pause dans la déclamation soutenue explique les règles de la versification classique qui interdisent de faire rimer des mots avec consonnes finales différentes. Toutes les consonnes finales sont sourdes ; David rime ainsi avec vit mais, il y a, dans la graphie, par souci étymologique ou régularisation morphologique, établissement de sonores au lieu de sourdes qui sont, toutefois, conservées dans la prononciation en liaison (grant de grandis devenant grand, mais prononcé avec un [t] dans grand enfant ; sanc de sanguinem devenant sang, mais prononcé avec un [k], prononciation usitée en français moderne dans le sang impur  de La Marseillaise). L’influence de l’orthographe sur la prononciation est importante ; digne ou maligne par exemple, prononcés avec [n], vont l’être avec un   mouillé [η].

Le système phonologique du XVIème siècle offre encore les phonèmes l mouillé et r roulé. Au cours du siècle, il y a simplification de la double articulation nasale, amuïssement du h  aspiré. Les diphtongues et les triphtongues ne sont plus que des prononciations régionales. Le e muet [ә] tend à s’amuïr derrière voyelle.
Dans l’orthographe, sont introduits les signes auxiliaires, très vite adoptés, les lettres j et v. les propositions de systèmes orthographiques, souvent phonétiques, objets de débats passionnés, ne prévaudront pas.

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